
Les entreprises belges dont une partie de l’activité est liée à la production de biens et de services à finalité militaire constituent un secteur au périmètre difficile à définir. Pourtant, définir ce périmètre est un exercice nécessaire pour évaluer l’importance du secteur de l’armement à l’échelle du pays, et nourrir une réflexion sur l’économie de l’armement et ses multiples dimensions : économique, géopolitique, éthique, psychologique et sociologique.
Statistiquement, il n’existe pas de « secteur de l’armement » dans les comptes nationaux en Belgique. Ni les statistiques nationales, ni la nomenclature la plus récente des activités économiques NACE-Bel ne permettent d’en définir avec précision le périmètre. En effet, hormis quelques codes spécifiques d’activités relatives à l’armement (25400 pour la « fabrication d’armes et de munitions », ou 20510 pour la « fabrication de produits explosifs » par exemple), la nomenclature ne permet pas de faire la distinction entre les activités civiles et militaires dans les nombreux secteurs qui ont une production duale (électronique, aéronautique, construction mécanique, etc.).



Par ailleurs, principalement disséminées entre les différentes branches de l’industrie manufacturière et dans le secteur des fabrications métalliques, la plupart des entreprises ne fournissent que très rarement une information précise quant à la répartition entre leurs activités civiles et militaires. Hormis les rares cas où cette information est communiquée par l’entreprise, la part des activités qui est liée à la production de biens et de services à finalité militaire est estimée par le GRIP sur la base de ses sources et le recoupement de celles-ci.
Par ailleurs, principalement disséminées entre les différentes branches de l’industrie manufacturière et dans le secteur des fabrications métalliques, la plupart des entreprises ne fournissent que très rarement une information précise quant à la répartition entre leurs activités civiles et militaires. Hormis les rares cas où cette information est communiquée par l’entreprise, la part des activités qui est liée à la production de biens et de services à finalité militaire est estimée par le GRIP sur la base de ses sources et le recoupement de celles-ci.


Dans ce contexte, cette base de données représente un outil unique et indispensable pour évaluer sur la base d’une méthodologie précise l’importance du secteur et mesurer le poids socio-économique de la production militaro-sécuritaire à l’échelle du pays. Particulièrement dans le cas de la Belgique, la part de la production destinée à répondre à la demande nationale en équipement de défense est marginale dans le chiffre d’affaires des entreprises. Beaucoup de firmes sont essentiellement exportatrices, souvent vers des pays en voie de développement, émergents, ou situés dans des régions instables ou conflictuelles . Le commerce extérieur de l’armement déborde donc sur le terrain de la politique étrangère et de la coopération au développement, et pose d’emblée la question d’un arbitrage entre les enjeux socio-économiques locaux et les conséquences géopolitiques et éthiques.
1. « Nomenclature des activités économiques » constituant le cadre de référence pour la production et la diffusion des statistiques relatives aux activités économiques en Europe. La dernière version a été établie par le Règlement (CE) n° 1893/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006. La version NACE-BEL est alignée sur la NACE Rév.2 et disponible sur le site du SPF Économie : http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/collecte_donnees/nomenclatures/na…
On retrouve notamment les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Indonésie et la Thaïlande parmi les principales destinations d’armements wallons en 2016. STIERNON Christophe et VOISIN Hélène, Les transferts d’armements de la Région wallonne en 2016 : synthèse du rapport annuel. Éclairage du GRIP, 21 août 2017. http://www.grip.org/fr/node/2391